UNE IMMENSITE DE NOIR ET DE GRIS. Un désert mortel de poussière, surplombé d’un ciel plus noir que la nuit. Des cheveux blonds. Un visage plein de détresse. Des yeux verts emplis de larmes.
Helgi n’entend rien, mais la jeune femme qu’elle voit hurle et semble supplier quelque chose ou quelqu’un. Une ombre terrifiante se dresse devant la jeune femme désemparée.
Elle change alors de point de vue. L’ombre se dévoile alors peu à peu. Le casque se soulève lentement, libérant une longue chevelure sombre et dévoilant un visage aussi pâle que la mort, aux yeux vitreux, contrastant avec ses lèvres pourpres, dessinant un sourire sinistre. Impérieuse, elle s’avance vers la jeune femme perdue. Mais alors qu’elle allait mettre un terme à ses tourments, la guerrière tourne le visage vers Helgi, son regard plongeant jusque dans les profondeurs de son âme.
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Helgi se redressa sur son lit, soudainement, la respiration haletante, le corps en sueur, paniquée et tremblante. Confuse, et frissonnant encore sous l’effet de l’angoisse, elle regarda autour d’elle, reconnaissant les murs, la lumière tamisée des bougies sur sa table de chevet, le bruit du vent frappant sur les vitres de sa fenêtre, l’odeur du bois, de l’humidité et du chanvre de la maison.
Qu’est-ce que c’était ? Un cauchemar ? Non… Cela avait l’air si réel…
Elle se leva, et à pas précipités, se dirigea vers la petite bassine d’eau placée sur sa coiffeuse, petit meuble fabriqué à la main, les traces du burin et des divers outils ayant creusé le bois, bien visibles sur les diverses gravures représentant des chevaux. Elle s’aspergea le visage, essayant de reprendre ses esprits. Elle poussa un soupir et se regarda dans le miroir. Un flash soudain, elle revit le visage et le regard vitreux de la géante, devant ses yeux. Dans un sursaut, elle s’écarta violemment du miroir.
Troublée, le cœur battant la chamade, elle s’habilla à la va vite, tentant de se reprendre et de ne plus se laisser tourmenter par ce qu’il venait juste de se passer, enfilant tunique et pantalon de lin et de coton, ajustant un plastron de cuir tressé à la main, et serrant des brassards ornés de runes et de représentations de Jörmungand, le serpent monde, stylisées. Elle se précipita alors vers l’entrée, et elle enfila ses bottines, ses mains attrapant dans la foulée sa ceinture portant deux dagues, une poche et son glaive.
Elle entendit Baleygr se réveiller et grommeler, à cause du bruit soudain qu’elle faisait, si matinal. Elle ne lui laissa pas le temps de lui demander où est-ce qu’elle partait ainsi accoutrée, passant la porte puis courant chercher son cheval.
Il lui fallait des réponses, savoir ce que signifiait son rêve, si tant est que cela ait été un rêve. Entre les révélations de la veille et ce qu’elle venait de… voir… Elle avait beaucoup trop de questions. Et cette personne qui la hantait… Rien qu’en y repensant, elle eut une sueur froide tout le long de sa colonne vertébrale. Elle tacla son cheval ce qui le fit partir au galop vers la maison de la völva.
※
TROIS JOURS. Telle était la durée totale de leur chevauchée, depuis leur départ de la Tour. Elle avait été d’un silence pesant. Rùnar cependant avait respecté le mutisme de Sigurd, et avait gardé ses distances. Eir lui avait tout expliqué. Son compagnon le plus cher venait de retrouver une partie de sa mémoire, et sans aucun doute le pire souvenir possible. Son regard ne pouvait que rester fixé sur la chevelure flamboyante, descendant légèrement sur la nuque pâle de Sigurd. Rùnar n’avait pas besoin qu’il lui dise quoi que ce soit. Il n’avait pas besoin non plus de lui dire combien la culpabilité le rongeait. Non. Rien de tout ça n’était nécessaire. Parce que Sigurd pouvait lui dire de partir à l’autre bout du monde, il le ferait. Parce qu’il pouvait lui ordonner d’aller de l’autre côté, il le ferait. Pour son compagnon il était prêt à tout, si cela lui permettait de guérir ou de soulager sa peine. Si cela lui permettait d’être heureux, quoi qu’il lui ordonne, il le ferait. Une vibration désagréable serra sa poitrine soudainement. Il serra les dents, renforçant sa prise sur la bride de son cheval sur le coup. Le destrier émit un grognement de gêne, mais Rùnar lui flanqua un coup dans sa chair et le cheval reprit son allure. Sigurd avait tourné la tête, mais rien d’anormal ne se dévoila à son regard. Et bientôt, alors que le soleil commençait à descendre, ils aperçurent tous les deux la chaumière de la völva apparaître à l’horizon.
※
LE COUCHER DU SOLEIL donnait une teinte de feu, presque rouge sang, au ciel clair et dégagé, lorsqu’Helgi atteignit la maison de la völva. Elle frappa plusieurs fois à la porte, impatiente certes, mais surtout pressée de pouvoir lui parler de ce qui venait de lui arriver. Elle entendit la devineresse s’agacer de l’autre côté de la porte, ses pieds frappant le plancher. Bientôt, la porte grinça et s’ouvrit devant elle.
– Helgi ?
Elle n’eut pas le temps de lui demander ce qu’elle venait faire chez elle, la jeune fille entra et se plaça devant la cheminée avant de se tourner face à elle :
– Je l’ai vue… J’ai vu la princesse de Lysende… J’ai…
Hyndllah s’était avancée vers elle, et lui avait pris le visage entre ses mains. Elle laissait échapper un « chut » tout en lui prodiguant de légères caresses sur ses joues par ses pouces.
– Là. Reprends-toi. Détends-toi. Lui murmura la völva.
Ses gestes lui paraissaient si maternels. Helgi se laissa faire et lui obéit presque instinctivement, parvenant presque à détendre ses nerfs et faire diminuer son angoisse. Hyndllah la guida jusque une chaise, en tira une deuxième, et elles s’assirent ainsi l’une en face de l’autre. La völva à présent lui tenait les mains. Elle lui demanda alors de lui raconter ce qu’elle avait vu, et Helgi lui donna tous les détails de sa vision.
– … Ce n’était pas un rêve n’est-ce pas ? demanda la jeune fille.
Hyndllah secoua la tête.
– Non, en effet.
Elle ferma les yeux un instant puis se leva, abandonnant les mains d’Helgi. Elle fit un pas plus près de l’âtre et prit une boîte en bois, posée sur le rebord de la cheminée. Elle était sculptée finement, représentant un cerf et un renard semblant se pourchasser à première vue, mais pour un œil expérimenté, ils semblaient plutôt danser, être en symbiose l’un et l’autre. Hyndllah la tendit à Helgi.
– Je sais que Baleygr t’a expliqué ce que tu étais. Je sais que tu as énormément de questions. Je ne pourrais répondre qu’à une partie. Je commence par ceci. Ouvre-la.
Helgi, intriguée, ouvrit la boîte et découvrit une fine chaîne en argent, laquelle portait un pendentif représentant un renard lové autour d’un saphir pur. Subjuguée par la beauté et la finesse de l’objet, Helgi passa ses doigts avec douceur, curieuse d’en découvrir le contact. Une légère vibration eu lieu, le saphir scintillant légèrement à son toucher.
– Qu’est-ce que c’est ?
– Un catalyseur. Expliqua la völva. Ton pouvoir est singulier, Helgi. Ta magie est la seule qui demande à son utilisateur de savoir non seulement maîtriser l’Equilibre, mais aussi le Chaos. Un catalyseur te permet de canaliser les deux énergies de ta magie, si ces dernières viennent à devenir beaucoup trop importantes. Il évite à son porteur de se laisser complètement submerger et de finir noyé par l’Equilibre ou le Chaos.
Helgi se sentait encore plus confuse. Hyndllah le lisait dans ses yeux et dans son regard. Elle se rassit face à elle.
– Baleygr ne t’as pas expliqué ton pouvoir ?
– Il ne m’a pas expliqué en quoi il consiste… Simplement une partie de son histoire…
– Je vois. Soupira Hyndllah. Commençons ainsi. Te souviens-tu pourquoi tu as très souvent perdu conscience, eut des crises de fièvres et dans quelles circonstances ?
Helgi fouilla dans sa mémoire.
– … Dès que l’on était au milieu de la foule… Ou bien si par mégarde je lui prenais la main…
– Que ressentais-tu à chaque fois ?
Helgi fronça les sourcils, concentrée, tentant de retrouver les souvenirs.
– Des pensées… Des vagues de pensées qui ne m’appartiennent pas… Et des émotions… Des émotions qui n’étaient pas à moi, mais qui mélangées aux miennes, me submergeaient… me dévoraient… Tel un tsunami, une tempête ou un incendie…
– Exactement. Ton pouvoir te permet de percevoir les émotions les plus profondes des autres, de les sentir, de les vivre et parfois aussi de te plonger dans leurs pensées.
– Quoi ? Comment ?
– C’est à toi de le découvrir. Mais le fait est que ta magie n’est pas juste faite de Chaos ou d’Equilibre. Elle ne te permet pas simplement de sentir ce que l’on ressent, ou d’entendre ce que l’on pense. Elle te permet de plonger dans le cœur et l’âme de quelqu’un. De le lire afin de le guider, le guérir, ou bien… le manipuler ou le détruire. Et ce plongeon est le plus dangereux du monde parce qu’il se nourrit de tes propres ressentis et pensées, et fait appel à la fois à l’Equilibre et au Chaos.
Helgi se sentait confuse. Elle reposa son regard sur le collier et se perdit dans la contemplation du saphir. Elle caressa à nouveau le joyau délicatement, le faisant briller légèrement.
– Et ceci m’aiderait dans le processus ?
Hyndllah posa sa main sur celle posé sur le joyau, comme un guide.
– Ressens ce qu’il te permet de faire.
Helgi garda le contact avec le bijou. C’était comme une symbiose, une synchronisation parfaite. Comme si avant son existence, elle était un funambule sans sa perche lui permettant de garder sa stabilité sur la fine corde, suspendue au-dessus d’un abysse infini. Comme si avant, elle vacillait tantôt bien trop à gauche, tantôt beaucoup trop à droite. Mais que dorénavant, avancer sur la corde était aussi facile que respirer.
– … Le poids a disparu… C’est…
Bouleversée, une larme roula sur sa joue. C’était comme si elle venait de trouver une part d’elle-même qui lui avait toujours manquée. L’émotion avait bloqué les mots dans sa gorge. Hyndllah lui sourit. Et d’un mouvement presque solennel, elle attacha le collier autour de son cou.
– C’est un outil parfait. Il est essentiel pour ta magie. Mais n’oublie jamais que c’est à double tranchant. Il est à la fois ta force mais aussi ta faiblesse. Si tu t’appuies trop sur lui, alors le jour où il se brisera, tu te perdras. Ne l’oublie jamais.
Helgi hocha la tête. Du bruit se fit soudainement entendre devant la maison. La jeune fille fronça légèrement les sourcils et jeta un regard à Hyndllah. La völva n’avait pas l’air d’attendre de la visite, Helgi le lisait dans ses yeux. Hyndllah posa un index sur sa propre bouche, signant à Helgi de ne pas faire de bruit et s’approcha d’une des fenêtres pour observer l’extérieur. Une expression horrifiée s’installa sur son visage. L’éclat de flammes traversa les fenêtres et le choc d’un éclair de feu résonna subitement explosant les vitres, Hyndllah ayant à peine eu le temps de s’écarter, évitant la projection des débris. Helgi sentait la peur l’immobiliser un instant sur sa chaise, les mains serrant le bois de l’assise, la respiration saccadée. La porte resta cependant toujours intacte.
Des coups martelèrent si soudainement l’entrée, qu’Helgi n’avait pu contenir un sursaut. Et un cri se fit entendre :
– Völva ! Aidez-nous !!…
Un juron fut lâché. Helgi n’attendit pas les ordres de la völva et, prise d’un courage soudain, se précipita pour ouvrir la porte.
※
LA NUIT ETAIT TOMBEE, lorsque Sigurd et Rùnar se rapprochèrent enfin de la maison. Rùnar fronça les sourcils. Sous la lumière de la lune, il parvint à apercevoir deux ombres qui se tenaient à quelques mètres de la chaumière. Un homme doté d’une carrure extraordinaire et un homme un peu plus petit que son compagnon d’armes aux allures plus agiles se dressaient là. Autour d’eux se dégageait une atmosphère glaciale. Le berserkr dégaina lentement ses deux haches, et le second dégaina en rythme une dague dans chacune de ses mains. Mais ce qui surpris le plus Rùnar était qu’ils n’étaient pas tournés vers la maison de la völva. Il ralentit l’allure.
– Sigurd ! s’exclama Rùnar.
Le jeune rouquin ralentit et le regarda, étonné, près à lui demander ce qu’il faisait. Mais Rùnar posa sa main sur le torse de son ami, pour qu’il se taise et s’arrête, tout comme lui. Car il avait vu juste. Les deux individus leur faisaient face, tels des bêtes sauvages prêtes à leur sauter à la gorge au moindre mouvement brusque. Sous le heaume bestial apparaissait par moment le léger nuage de condensation dû à sa respiration. Et sous la capuche du deuxième brillaient sournoisement deux pupilles bleues vitreuses.
Les deux jeunes magis descendirent de cheval. Rùnar réprima une douleur dans sa poitrine. Si vous usez trop de votre magie, six mois tout au plus. Eir le lui avait dit. Il serra les dents. Avait-il seulement le choix ? Il n’allait pas abandonner Sigurd, et le laisser se battre seul. L’air devint si froid que de la brume se forma autour d’eux. L’atmosphère devint oppressante. Et les deux guerriers les laissaient s’avancer, impassibles. Finalement, cinq mètres les séparèrent chacun.
– Qui êtes-vous ? lança Sigurd. Qui vous envoie ?
Le silence lui répondit dans un premier temps. Un frisson lui parcourut l’échine, tandis qu’un rire d’outre-tombe, comme sortit tout droit des Enfers, se fit entendre. Le plus agile des deux pointa lentement sa dague vers Rùnar et d’une voix rauque :
– Fils de Loki…
Sigurd jeta un regard interrogateur à Rùnar. Le jeune nécromancien ne bronchait pas. Il le savait ? Le rouquin reporta son regard sur son adversaire, dont le rire funèbre résonna à nouveau.
– Tel père… tel fils… J’ai puni ton père déjà une fois… Il semblerait que je doive recommencer…
Sa dague glissa dans l’air, la pointe cette fois sur Sigurd :
– Fils de Forseti… Le destin parfois est mystérieux… Un fils mourant de la même manière que son père… L’un trahi par son frère… L’autre trahi par son fils… Les deux manipulés par la fourberie d’un autre… Dans les deux cas, je suis le bras vengeur… Quelle ironie…
– Que fait-on ? murmura Sigurd.
– On doit atteindre la porte et faire en sorte qu’elle nous aide ? Rùnar n’avait pas tellement d’autres idées, leurs adversaires lui paraissant bien trop forts même pour deux.
Rùnar eut à peine finit sa phrase qu’il du se baisser et éviter ainsi une dague. Lorsqu’il se redressa, l’homme à capuche s’était déplacé sans bruit et à présent lui faisait face, à un pas de distance. Rùnar pâlit en voyant littéralement son visage presque décharné, son sourire carnassier, et ses yeux vitreux pourtant si brillants.
– Chuchotez, et vous mourrez… siffla ce dernier.
Rùnar se jeta sur son adversaire, se glissant avec agilité sur son flanc, ses doigts faisant glisser de la ceinture, deux coutelas, avant de se retrouver derrière lui. Il n’eut pas le temps de poursuivre, Sigurd criant et jetant un éclair enflammé derrière lui, repoussant violemment le berserkr. Rùnar profita de la confusion et courut frapper à la porte, criant et appelant la völva à l’aide.
La porte s’ouvrit. Il ne s’attendit pas à voir une jeune fille, les cheveux aussi noir qu’un corbeau, aux yeux aussi bleus que l’océan, vêtue d’une armure, un renard d’argent lové autour d’un saphir brillant à son cou. Ils n’eurent pas le temps de dire quoi que ce soit, la jeune fille le tira contre elle, et fit une pirouette, une dague sifflant à leurs oreilles en plein vol, et se plantant violemment dans le mur de l’autre côté. Helgi en eut la respiration saccadée, les mains crispées sur les bras de Rùnar. Elle finit par le lâcher, encore confuse d’avoir été capable de réagir de cette manière.
– Par tous les dieux, c’est quoi ce bordel ? lâcha Helgi
– Je me pose la même question… répondit Rùnar qui ne la quittait pas des yeux, cherchant à deviner qui elle pourrait être.
Les hurlements de Sigurd les sortirent de leur confusion, mais cette fois Hyndllah, d’un regard, leur interdit de sortir.
La völva se dressa alors devant la porte. Le berserkr tenait Sigurd par la gorge, le rouquin suffoquant sous son poing et le roublard se dressait à côté. Helgi et Rùnar sortirent malgré tout, regardant la scène, sans voix.
Hyndllah ferma les yeux, prenant une inspiration. Puis, elle s’avança. Lorsqu’elle les rouvrit, ses yeux n’étaient que lumière divine, ses tatouages brillèrent, ses cheveux tressés devinrent plus clairs, presque roux. Pas à pas, elle réduisait la distance avec les deux assassins. De tout son être se dégageait une puissance écrasante et bientôt émanait d’elle une chaleur pleine de vigueur, et une lumière pleine d’ardeur. Ses ennemis se sentirent déstabilisés. Elle accéléra son allure, imperturbable. Une par une des plumes de faucon vinrent se poser sur ses épaules, formant peu à peu dans son dos une cape extraordinaire. Dans sa main droite, elle fit apparaître un glaive, dont la lame était gravée. Elle le brandit et dans un mouvement ample, elle trancha le bras du berserkr, lui arrachant un hurlement déchirant. Sigurd tomba au sol, et reprit d’un coup sa respiration, toussant à mesure que l’air reprit sa place, douloureusement, dans ses poumons.
Sur ses joues, Hyndllah laissait couler des larmes dorées, à mesure qu’elle soufflait des sortilèges et dansait avec son glaive, bloquant la hache de l’un d’un coup, tranchant le flanc de l’autre, le coup suivant. Une dague lui transperça l’épaule. Elle vacilla, hurlant sa peine et sa douleur. Elle agrippa le bras qui l’avait blessée et dans un soupir elle lui aspira la vie. L’homme à capuche s’effrita et se dispersa comme de la cendre. Son glaive put bloquer à nouveau la dernière hache du berserkr, mais, sous le choc, elle dut poser le genou au sol, son épaule lui faisant atrocement mal. Elle prononça alors l’oraison funèbre, et le berserkr disparut comme son compagnon, ne laissant derrière lui que son heaume d’ours, aux pieds de la völva. Reprenant petit à petit son calme et son souffle, Hyndllah retrouvait sa morphologie humaine. Son épaule la lançait, son corsage rougissant à cause de sa blessure. Le cœur lourd, le visage marqué par la tristesse, elle retira la dague de son épaule, et se redressa, sa main appuyant sur sa plaie sanguinolente. Elle rejoignit Sigurd, en titubant, puis s’assura que le garçon allait bien, oubliant presque sa propre blessure. Helgi et Rùnar se précipitèrent vers eux et les aidèrent à retourner dans la maison, le tumulte enfin derrière eux.
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